Antetokely

Telma fait encore des siennes, donc tout le texte sera au début. Nous étions un peu perturbés hier soir pour écrire l'article, car nous nous sommes fait voler un de nos deux appareils photos avec la carte mémoire qui était dedans depuis Fianarantsoa ! Il se trouvait dans la chambre qui donne sur même la terrasse que la salle où nous étions...culotté. Six baguettes de pain et un paquet de bananes séchées ont également disparu. Nous étions écœurés et un peu amers. Ce matin, Lysa a lancé une connaissance faire le tour des voisins pour voir s'ils savaient quelque chose...mais ça paraissait mal engagé. Je ne sais pas trop par quel miracle mais en repartant Marie a aperçu l'emballage des bananes, l'appareil était dans le champ d'à côté, sous un arbre, un peu humide avec sa nuit dehors surtout qu'il repleut un peu ce matin. Bref on se sort très bien de cette mésaventure, Lysa était drôlement gênée pour nous. Et Paul a dit que c'était quand même dommage pour les bananes séchées, chacun ses priorités !
La journée d'hier était vraiment superbe, et contrastait tellement avec la pluie de la veille ! le cadre chez Lysa est d'un calme...et le lac, je crois je n'en ai jamais vu des aussi biscornus. Sur la carte il y a une étendue principale au milieu, mais une fois dessus, ce n'est vraiment pas facile de s'en rendre compte...on dirait un bras un poil plus large que les autres !
On repart donc ce matin, pour les 12 km de piste qui permettent de rejoindre la nationale 2, en étant soulagés de ne pas avoir perdu nos photos ! En passant à Tana, il va falloir trouver une solution et prendre le temps de faire une sauvegarde complète !

Ce secteur c'est vraiment le royaume d'un champignon qui ressemble beaucoup à l'amanite tue mouche de chez nous (je dis ressemble car je n'y connais rien et si ça ce trouve ce n'est pas ça !) mais elles sont beaucoup plus grosses, dès fois autour de 20 cm de diamètre.

Même si la météo est de temps en temps à la pluie elle est tout même nettement meilleure qu'à l'aller, on voit à plus de 10m ! Ce qui nous permet de profiter de ce paysage fantastique. Il est assez difficile de comprendre où l'on se trouve par rapport au lac, tellement ses bras tentaculaires sont omniprésents...et nous obligent à des détours pas possibles par la piste ! La météo de la veille a permis qu'elle s'égoutte un peu, nous avons beaucoup moins de problème de motricité avec nos chaussures.
D'ailleurs sur ce point, je m'étonne régulièrement des pentes que l'on peut franchir avec un vélo couché dans la gadoue, il faut vraiment insister pour déraper, et même dans ce cas, ça se rattrape plutôt bien. Par contre, la remorque bien chargée est un sacré inconvénient, elle tire assez fort derrière, ce qui a tendance à vous enterrer dès que le pneu arrière glisse, surtout dans les pistes sableuses des cotes.
Dans l'ensemble, rouler sur piste assez mauvaise comme ici nous consomme une énergie phénoménale.
C'est la première fois que nous verrons de près des charbonniers ouvrir leur monticule pour en extraire le charbon qui s'y est formé.

Il est 3h 3h30 quand nous traversons Majakandriana...nous n'y voyons pas de solution d'hébergement évidente, et le village trop grand à notre goût pour planter la tente. En ressortant, je palabre avec les gendarmes, (ce qui permet toujours de "sauver" 2 ou 3 taxis brousse !) et ils m'indiquent que pour trouver une mission catholique, il faut soit retourner en arrière ou alors aller à 14km de là à Carion. C'est de la descente m'assure t'on, on commence à être prudent avec ce genre de prophétie mais sommes tout de même confiants, la route à l'air de suivre la vallée parmi les rizières. Redescendre ce que l'on vient de monter, certainement pas, on décide de continuer ! Mais quelques km plus loin, on ne saura jamais si ce sont des problèmes de compréhensions ou l'éternelle gentillesse malgache qui les poussent toujours à dire ce que vous voulez entendre, mais là nous sommes devant un énième mur d'environ 5km au vue des silhouettes de camions que nous apercevons dans la montagne...bref, pour nous, au moins une heure de montée. Il fera nuit bien avant d'atteindre le haut. Nous nous mettons en quête d'un lieu plat et à l'abri des regards, pour piqueter notre tente dans le hameau d'Antetokely. Mais une fois de plus l'hospitalité malgache ne nous laissera pas dormir sous notre toile. Sahondra nous accueillera dans sa maison. Elle vit avec son mari Armand et leur fille Fanny est de passage chez eux.
Il a encore fallu pousser les vélos à flanc de montagne et les porter sur quelques marches, mais la belle vue la haut sur la vallée vaut bien tout ça et nous inciterait plutôt à dormir à la belle étoile que dans la maison !