vendredi 15 août 2014

Ambohidanerana

Nous sommes repartis de notre super point de vue sur le lac d'Ampefy pour bifurquer vers le sud. Une dernière photo rapide, nous ne sommes pas d'avance il est 8h passées.
Une pause pour faire les quelques achats du midi, tout le monde est très sympatique et curieux comme partout où nous sommes passés.
On nous a prévenu que ça allait être raide aujourd'hui, je crois que c'est la première fois que l'on nous dit ça, d'habitude si l'on demande c'est toujours plat (mais c'est un vazaha qui nous l'a dit)...bref ça ne s'est pas démenti, à 11h après pas mal de yoyos verticaux on passait un village à 1660m, 450m de dénivelé dans la dernière cote. Et il parait que c'est encore plus pentu demain...on verra, d'ici là on aura dormi.
Au bout de 20km ça devait se transformer en piste mais bonne surprise depuis ça a été bitumé...ils auraient juste pu prendre un tracé un peu moins direct dans la pente ! Apparement il ne reste que 40km de piste plutôt sur la fin, mais s'il ne pleut pas ça devrait être praticable.
Une fois chaud, je me surprendrais à plus sentir mes jambes que mon genou, c'est bon signe !
Là nous sommes descendus à 10km/h, tellement c'était raide ! On a perdu 250m, sniff...qu'il faudra surement remonter sous peu.
Petit coin pique nique, des zébus et pas mal de monde qui nous observent de plus ou moins loin. Notre malgache ne s'améliorant pas vite et le français quasi inexistant dans les régions un peu reculées, nous peaufinons nos techniques de mimes !
On reprend les cotes, c'est vraiment très joli mais il fait un peu chaud pour faire des photos, et une fois "lancés" nous avons un peu la flemme de nous arréter !
Le panneau "attention enfants" a une toute autre importance qu'en France !
On discute pour savoir si l'on pourrait dormir quelque part ce soir, il y aurait des australiens d'une ong pas trop loin, mais comme beaucoup en ce moment, ils sont retournés en vacances dans leur pays.
Madame Honorine se propose de nous héberger chez elle, nous sommes vraiment agréablement surpris de cet accueil que l'on trouve presque tous les soirs où nous ne savons pas trop où aller. Une fois de plus nous ne pourrons pas dormir dans la tente, la raison n'est pas le froid sibérien de 10 degrés la nuit, ni les bandits qui vont nous attaquer comme souvent, mais vous savez ici il y a des sorciers qui rodent la nuit. Et ils vont venir vous chercher !
Ce village au nom imprononçable (titre du post, mais l'écrit est très différent de la prononciation), est très sympa, tout le monde veut voir de près ces drôles de vazahas qui pédalent.
Les jeunes jouent au foot sur la place. Ils se confectionnent des ballons avec des vieux sacs plastiques ligaturés avec de la ficelle. On en voit un peu partout dans le pays, les vrais ballons sont plutôt rares.
Madame Honorine a une "usine" pour traiter le riz...tous les alentours viennent pour battre leur récolte, ça va beaucoup plus vite qu'avec le pillon mortier traditionnel.
Une fois le son retiré, le riz est poli dans la machine ci dessous. Elle retire une bonne partie de l'écorce rouge autour du grain pour donner un riz blanc.
La batteuse, elle produit deux sortes de son, un qui est conservé pour l'alimentation du bétail, Honorine a 41 cochons dans le fond de la cour. Un autre, plus volatile, qui est séparé par soufflage est éjecté à l'arrière du batiment et finit par former des gros tas presque aussi hauts que le batiment. Les poules y grattent toute la journée, et les enfants y trouvent un super terrain de jeu...merci pour les chaussettes ! Ce son mélangé à la bouse de zébu sert de fertilisant dans les champs, ou de liant pour fabriquer des briques.
C'est à peine poussiereux comme boulot.
La dernière machine est un broyeur pour l'alimentation du bétail, on y met du son, du maïs et du manioc et il en ressort une poudre blanche.
Remarquez, que les trois machines sont entrainées par deux moteurs diesel takatak, je vous laisse imaginer le vacarme dans la petite pièce ! Ces moteurs servent à tout ici, motoculteur, bateau, poste fixe sur des machines, on croise même des jolis petits tracteurs chinois qui en sont équipés.
Avant de s'endormir, Honorine nous prévient de ne pas être effrayé par les chauve-souris qui logent dans le plafond...mais ceux sont des petites bètes très discretes, et pour tout de suite nous n'avons toujours rien vu, à la grande déception des enfants ! Le vrai souci c'est le sorcier qui rode, pas qu'il fasse du bruit, mais il nous empèche d'aller aux toilettes la nuit...il ne sort qu'à 9h, donc il faut y penser avant. Bonne nuit !

2 commentaires:

  1. Marie, je vois un avantage très intéressant à toutes ces montées. Au moins en rentrant, tu vas avoir des cuisses et des fesses en béton. Pas besoin d'enchainer les heures au club de gym. On va dans le Morbihan la dernière semaine d'août, on essaiera de faire du vélo aussi, mais bon pas de quoi avoir le fessier de Pippa. :-) Biz
    Gigi
    Ps : tu pourras aussi te lâcher sur les crèpes, tu auras bien mérité ça. On pourra aussi essayer de réussir cette fois la recette de gaufres.

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  2. Vous avez le don de faire des rencontres formidables, c'est un super état d'esprit! On voit aussi que votre équipage continue à susciter intérêt et curiosité, ce qui n'est guère surprenant!
    Très heureux aussi de vous voir reprendre les vélos, super forme!
    Je me permets une petite correction sur la batteuse, j'ai compté trois types de sons: vous avez oublié celui -pourtant bien présent, on croirait l'entendre- des takatak!
    Allez, bonne nuit et attention au sorcier!

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